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L’Anomalie De Hervé Le Tellier - Prix Goncourt 2020.

Dernière mise à jour : 4 oct. 2021

Voilà, ça y est, j’ai fini mon premier Prix Goncourt. Mais aujourd’hui, je ne vais pas faire la critique de l’Anomalie tout à fait. J’ai envie de vous parler de la raison qui a fait que j’ai acheté ce livre, probablement la même raison que 99 % des lecteurs de l’Anomalie : Le Prix Goncourt. (Oui parce qu’un livre Prix Goncourt vend en moyenne 15 000 exemplaires avant sa nomination, et environ 400 milles une fois qu’il a reçu le Prix).


C'est quoi un Prix Goncourt ?

Je vous passe les détails et anecdotes de ce qu’est le Prix Goncourt, vous retrouverez tout ça dans ma story, à La Une dans ma Bibliothèque sur Instagram.


Je vous donne juste la définition du Prix Goncourt, pour qu’on parte tous sur les mêmes bases : C’est un prix qui vise à récompenser "le meilleur ouvrage d'imagination en prose paru dans l’année".

Bon. OK. Donc, en partant de là, un livre « Prix Goncourt », pour moi, c’était un livre dont l’histoire était originale, écrit d’une belle plume et qui devrait rester dans les mémoires de ses lecteurs, apporter sa pierre à la littérature française quoi.


Ce que j'ai pensé de l'Anomalie


Et puis j’ai lu l’Anomalie. Alors, est-ce que c’était un « bon livre » ? L’histoire est assez originale pour une lecture, la conception du bouquin est faite pour qu’on ait envie de tourner les pages facilement. L’écriture est fluide, et ça se lit vraiment très aisément. Un peu comme si on regardait un film, en fait. J’ai passé un bon moment. Mais je suis frustrée.

Pourquoi ? Parce que cette étiquette rouge, là, elle m’envoyait du rêve. Je me voyais déjà en train de lire le Marcel Proust de 2020, trouver des mots que je n’avais jamais lus ailleurs, découvrir une histoire qui m’aurait explosée le cerveau.

Du coup, si vous me demandez si j’ai aimé le livre, je ne sais pas quoi vous répondre. Me demander si j’ai aimé un livre, c’est me demander s’il a répondu à mes attentes. Et là, je vais citer Gaspard Proust parce que ses mots sonnent véritablement justes à mon sens :

« Pour moi un bon livre, ce n’est pas une intrigue ou un documentaire romancé, c’est simplement la voix d’un homme, d’un auteur, qui une fois révélée au monde, il nous serait intolérable de perdre. »

En lisant ce livre, je n’ai pas ressenti l’envie de garder en moi la voix de l’auteur. Ne vous méprenez pas, j’ai aimé l’histoire. Mais en lisant un Prix Goncourt, je m’attendais à autre chose.


Le Prix Goncourt : un cadeau empoisonné pour les auteurs


Et en fait, en me renseignant un peu, j’ai appris que le Prix Goncourt, c’était un peu un cadeau empoisonné pour les auteurs. Déjà, parce qu’on parle de 10 personnes (qui ne changent même pas chaque année), qui ont tous une carrière dans la littérature, qui élisent « le meilleur roman de l’année », et qui n’ont jamais élu Albert Camus, Guillaume Apollinaire, Marguerite Yourcenar ou même Céline. D’ailleurs, il y a même eu plusieurs scandales quant aux attributions du prix puisqu’elles s’avéraient bien souvent attribuées aux mêmes maisons d’éditions.

Si le prix Goncourt suscite pourtant encore la convoitise des auteurs pour son prestige, son attribution peut être tout de même ressentie par certains lauréats comme une forme de cadeau empoisonné.


Parce qu’automatiquement, l’étiquette rouge prestigieuse attire le grand public. Les « connaisseurs » pour qui le Goncourt est assez mal vu, ne liront pas le livre PARCE QU’il a eu le Goncourt, et ne liront pas les suivants non plus, du coup. Le grand public, lui, va lire ce livre UNIQUEMENT parce qu’il est Goncourt, mais ne liront jamais les suivants parce qu’ils n’auront pas le prix (car il n’est attribué qu’une fois par auteur).


Du coup, on en pense QUOI de ce prix ? Benh pas grand-chose, et tout plein de choses en fait.


Déjà, CE N’EST PAS un livre pour les amoureux de livres classiques. La plume peut être simple, facile à lire sans révolutionner la littérature. La preuve.


Ensuite, C’EST sans doute un bon livre, mais sans doute PAS « le meilleur » parce que les critères de sélection sont assez obscurs.


Enfin, plutôt que de voir l’étiquette rouge comme un panneau criant « c’est de la bonne littérature à la Marcel Proust » ou « c’est un livre pour l’élite que tu seras incapable de lire », essayons de voir cette étiquette comme un message d’un vieil oncle qui lit un peu de tout et qui nous dit, au détour d’un rayon :

« Hey, cet auteur il a écrit un truc sympa, tu veux lire ? ».

Et vous, vous aviez des préjugés sur les Prix Goncourt ?



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