Aaaah, Sézane ! La marque aux allures si jolies qui arrive à nous attraper, nous ensorceler pour ne plus jamais nous lâcher. Comme de nombreuses filles avant et après moi, j’ai été une Sézane Addict. Moi aussi, j’ai passé des heures à regarder le lookbook Sézane à la recherche de nouveaux looks tendance. Moi aussi je me suis levée tôt le dimanche matin pour ne pas voir ma pièce favorite être “sold out” en moins de deux minutes. Moi aussi, j’ai dépensé plus que de raison dans cette marque addictive, moi qui, pourtant, n’étais même pas une shopaholic à la base.
Vous vous retrouvez là-dedans ? Vous pensez qu’il est peut-être temps de reprendre le contrôle de vos envies et de votre compte bancaire, mais vous ne trouvez aucune autre marque à la hauteur du style de Sézane ?
Je vous comprends ! J’ai été dans la même situation. Et pourtant, j’ai réussi à sortir du cercle de dépendance des sézanettes. Pourtant, ça ne veut pas dire que j’ai totalement rayé la marque de mon dressing. Aujourd’hui, j’arrive à ne plus me jeter sur les dernières collections, je ne regarde même plus les nouvelles sorties le dimanche matin, et je n’ai acheté en 2021 que 3 pièces neuves chez eux.
Comment me suis-je désintoxiquée de Sézane ? J’ai trouvé LA faille de la marque qui me retient chaque fois et me permets de réfléchir mon achat. Je vous explique mon parcours.

Les débuts d’une Sézane Addict
En fait, tout a commencé il y a presque deux ans. Lors de mon PVT en Australie, je ne vivais qu’avec quelques vêtements, et je ne m’en étais acheté que très peu dans l’année puisque l’objectif était de voyager léger. C’était super comme ça, parce que les Australiens ne jugent absolument pas votre tenue et ont un sens de l’esthétique plutôt pratico-pratique. Mais en revenant en France et en allant régulièrement sur Paris, j’ai trouvé tout le monde si bien habillé que j’ai eu envie de m’y mettre aussi !
Je suis tombée, pendant le premier confinement sur la marque Sézane, et … je suis devenue une Sézane Addict. Comme beaucoup de filles avant et après moi, la marque m’a séduite, si bien que pour la première fois de ma vie, je dépensais des sommes astronomiques pour deux ou trois vêtements, quasiment toutes les semaines ! Au début, je payais surtout pour un look parisien stylé et une qualité de vêtements. Le petit plus de la marque, c’est que la plupart de ses pièces étaient vendues comme étant made in Europe avec des tissus plutôt écoresponsables comme du lin, du coton biologique, etc.
Tout allait très bien dans le meilleur des mondes et mon addiction ne gênait globalement que mon compte bancaire.
Le déclenchement de la Sézanette frustrée
Et puis, un dimanche matin, alors que je m’étais réveillée tôt pour la nouvelle collection et que j’avais repéré plusieurs pièces que je voulais, le site a indiqué, quasi instantanément plusieurs sold out. J’étais furax, et en allant sur les groupes de Sézane addict, j’ai vu que plein de filles, ayant trop peur de ne pas avoir LA pièce qu’elle voulait, avaient acheté en masse, dès la mise en ligne de la collection, la même pièce dans toutes les tailles ! J’ai commencé à les détester, à les insulter de tous les noms dans ma tête en rageant sur l’application que je ne cessais de réactualiser, priant de toutes mes forces pour que la maille que je voulais plus que tout au monde réapparaisse magiquement.
J’ai fait ça pendant 2 h. Sans rire, j’ai passé 2 h, un dimanche matin à actualiser une application pour un vêtement sold out. Et puis, d’un coup comme ça, le pull est réapparu. Il était là, en réserve, dans ma taille, de la couleur que je voulais. Évidemment, je me suis précipitée dessus et, ayant trop peur que le délai des 20 minutes qui réinitialise ton panier ne me fasse défaut, j’ai commandé mon magnifique pull Sézane pour 110 € sans demander mon reste.
Et puis, je me suis posée sur un canapé et j’ai fait le point sur les émotions de ma matinée, parce que ça avait été clairement intense.

La réflexion : est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
En fait, je vous ai menti. Je ne me suis pas posé la question toute seule. C’est ma belle-sœur, avec qui j’étais à ce moment-là et qui avait assisté à la scène, qui m’a demandé, l’air de rien, quelles étaient les émotions que j’avais eues depuis que j’avais ouvert l’application le matin. Et j’ai réfléchi :
• La peur : au départ, j’ai eu peur de ne pas avoir la pièce que je voulais et qu’elle soit en rupture de stock tout de suite, ce qui a fait que je me suis connectée 30 minutes avant la mise en ligne de la collection.
• L’amertume : lorsque j’ai vu que ce que je voulais était en rupture de stock au moment de la mise en ligne.
• La colère et l’agressivité : quand j’ai cru que c’était la faute des autres consommatrices ou de l’application.
• La frustration.
• L’ennui et l’impatience : on ne va pas se mentir, passer 2 h sur l’appli ça ne m'a pas amusée.
• Et enfin, la culpabilité d’avoir dépensé beaucoup d’argent et passé beaucoup de temps pour seulement un pull.
Bref, vous voyez sans doute où je veux en venir. Quel est l’objectif de ces achats finalement ? Se faire plaisir ou se torturer ? Améliorer son quotidien, se sentir belle et épanouie ou être frustrées et ressortir le pire de ce qu’il y a en nous ?